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GILIBERT ABBÉ DE FLARAN

Suite à un paréage entre l'Abbé Gilibert de l'Abbaye cistercienne de Flaran (*) et le comte d'Armagnac Géraud V, la bastide de "Vallence" est fondée en 1274.


L'abbé se conformait ainsi, à une recommandation de Saint Bernard lui-même, de provoquer autour du monastère un établissement de commune.

Ce faisant, il fut possible de trouver la main d’œuvre pour défricher et mettre en valeur les terres obtenues par les donations testamentaires qui affluèrent. Ces moines, bâtisseurs spirituels et concepteurs, s'appuient, aussi, sur des corps de métiers itinérants ou tirés du tissu local (charpentiers, sculpteurs, artisans qualifiés …) dont la diversité des styles régionaux souligne la force extraordinaire et la vitalité du travail.

Un seigneur fut particulièrement généreux: Forton de Thil donna en plusieurs fois son domaine du Hillet et, de plus, revêtit l’habit de moine en 1180.


En moins de cinquante ans, et dès le début du XIIIème siècle, l'abbaye possédait un vaste territoire qui s’étendait:

  • sur la rive gauche de la Baïse, jusqu’aux hauteurs de Cassaigne, du Busca, de Mansencôme, et dont les principales métairies étaient la Madeleine, la Bourdille, le Gibra, Higaro, le Moutouet, le Hillet, le Mian, S. Capraisy, Polignac et d’autres terres encore jusqu’à Gondrin.

  • sur la rive droite, tout le territoire de Valence, le Coulleou, Trouillon et plus tard Lauzit. De plus, s’ajouteront par la suite des possessions dans le Condomois, la Lomagne, et jusqu’aux portes d’Auch.



(*) Robert de Molesmes fonde l'établissement de Cîteaux qui, reconnu officiellement le 21 mars 1098, jouira d'une extraordinaire expansion et donnera son nom à l'ordre cistercien. Dès 1113, des moines de l'ordre essaiment et créent les abbayes "filles" de La Ferté (1113), Pontigny (1114), Morimond et Clairvaux par Saint-Bernard (1115). Tout au long des XII° et XIII° siècles, l'ordre accroît son développement et compte, au milieu du XII° siècle, environ trois cents abbayes dont celle de Flaran, fondée en 1151. Les premiers moines venus de Citeaux à Flaran s’intitulaient « Bernardins » sous Géraud III comte d’Armagnac et de Fezensac.

L'Abbaye de Flaran et L'archiprêtre de Valence (1369)


L'archiprêtre de Valence, Pierre de Castagnère, a eu beaucoup à souffrir de la part de l'Abbé et des moines de Flaran. Ceux-ci le troublent dans la pacifique possession de certaines novales (1) et autres dîmes l'empêchant de les percevoir.
L'archiprêtre se plaint au Pape des excès de l'Abbé et des moines. Urbain V confie l'affaire à l'Official d'Auch et lui mande d'appeler les deux parties à son tribunal, de les interroger et de prendre une décision qui sera sans appel. Au besoin, il pourra user des censures ecclésiastiques pour faire observer la sentence.(2)
Les novales sont des dîmes prélevées sur les récoltes des terres qui sont depuis peu en culture et étaient auparavant en friches. Cette dîmes des novales est due à l'église paroissiale et le curé était en droit de l'exiger. Le nom d'official qui désigne le principal agent de l'officialité, vient du mot latin officium (emploi, charge, service). Il désigne, dans ce cas précis, à partir du
XIIème siècle, un fonctionnaire chargé de rendre la justice.
Le terme prend un sens technique : l'official est alors un clerc qui exerce par délégation la juridiction spirituelle d'un dignitaire ecclésiastique dont il tient tous ses pouvoirs. Les évêques commencèrent à se faire représenter par ces mandataires dans la seconde moitié du XIIème siècle et cette institution devint générale dans le siècle suivant. Le premier texte où le mot officialis soit employé dans son acception nouvelle paraît être un canon du concile de Westminster de 1173.
Les causes qui déterminèrent cette création nouvelle furent d'abord les empiétements des archidiacres et le désir des évêques de revendiquer leur droit de juridiction que ces puissants dignitaires confisquaient presque entièrement.
Mais ce fut aussi l'introduction, à la fin du XIIème siècle, d'une procédure savante, empruntée en grande partie au droit de Justinien, qui réclamait pour l'exercice de la juridiction contentieuse un clerc versé dans l'étude des lois civiles et des canons.


L'official, mandataire de l'évêque, est nommé et révoqué par lui « ad nutum» ; il rend la justice gratuitement et ne reçoit de salaire que de son évêque.
Indépendamment de la juridiction contentieuse, il exerce aussi la juridiction gracieuse, qui sera plus tard remise au vicaire général.
On distingue, dès le XIIIème siècle, l'official principal, dont le mandat s'étend à toute la circonscription de son mandant ainsi qu'à l'universitas causatum, et les officiaux forains institués pour une partie du territoire et pour les affaires les moins importantes.
En règle générale, il n'y avait qu'un officiai principal par diocèse ; on en trouve cependant deux dans quelques provinces, au moins pendant la première moitié du XIIIème siècle.


1) Dictionnaire de droit canonique, tome IV page 725, sq. Cf/ Durand de Maillane.
2) Registre Aven, 170. Fol. 64B, 26 octobre 1369.


2020. « Parcours découverte ». Valence sur Baïse. Club les Motivés. Source Gallica. Paul Fournier.

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