L'ARPENTEUR
Le rôle de l'arpenteur est de délimiter les contours de la bastide, puis les parcelles régulières qui la composent, en respectant le relief, l'estimation de peuplement, les espaces communs (place pour le commerce, église...).
Dès le paréage conclu, il fait partie des principales personnes à s’activer. Il procède d’abord à une délimitation générale. Elle consistait d’une part à définir et à marquer sur le terrain l’étendue du paréage et d’autre part, à l’intérieur de cette étendue, en exécution des clauses de l’acte, à fixer précisément les limites des terrains devant être construits : l’agglomération future, puis les terres proches de l’agglomération et devant servir à son service exclusif et constant : (jardins, cazalères, vignes, vergers, et enfin, à indiquer les terres de labours, de grande culture, qui devaient être aux seuls cultivateurs. Ce travail achevé, il restait à réaliser les opérations d'arpentages particuliers.
La base en était la mesure des moulons (quartiers), ou ayrals, tous de la même surface, ce qui amenait par conséquent à la formation des rues, places publiques, et à la réserve de quelques édifices publics (église, presbytère et annexes, halle et marché, poids public, four banal, parfois moulin) le tout se terminant par le positionnement de la clausura, clôture de terre destinée à protéger l’agglomération des intrusions indésirables, diurnes ou nocturnes.
Le tracé des bastides est orthogonal et régulier, comme pouvaient l'être les villes romaines. Partout s'y retrouve l'usage du théorème de Pythagore, que les arpenteurs reproduisaient aisément grâce à la corde à 13 noeuds. Il ne restait plus qu’à effectuer la mesure des terrains proches et, enfin, la parcelle des terres de labour.
Les outils de l'arpenteur médiéval sont simples, peu chers et faciles à confectionner :
La dextre ou perche de bois, la corde, l'équerre et le compas.