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LE CAGOT

Capots, crestias, ladres, gézites, nombreux sont les noms qui définissent les cagots. Présents dans toute la Gascogne, ils sont considérés comme les descendants des lépreux, et vivent comme des marginaux en petites communautés dans des hameaux à proximité des villages.


A Valence, le quartier des Capots existe toujours, en contrebas de la place Voltaire.
Le cagot ne peut se marier qu’avec une personne de son état, et peut pour ce faire quitter sa communauté. Il n’est autorisé à exercer que le métier du bois, supposé ne pas transmettre la lèpre : charpentier, tonnelier, charron, bûcheron, menuisier, au point que le mot charpentier remplace celui de cagot au 17e siècle. Il a une entrée propre pour pénétrer dans l’église, un bénitier spécial, et il est enterré dans un cimetière à part.


Victime des superstitions, le cagot est réputé avoir des oreilles sans lobe, des pieds et des mains palmées, une odeur pestilentielle, et il dégagerait une chaleur exceptionnelle… Nuisible et maléfiques, il serait même un peu sorcier : « L’un d’eux tenant en sa main une pomme fraîche, celle-ci apparaît aussi aride et ridée que si elle eut restée huit jours au soleil » (Ambroise Paré)


Souvent l’objet de vexations, d’injures, de violences, Il doit porter sur la poitrine une enseigne de drap rouge ayant la forme d’une patte d’oie ou de canard. Au Moyen Âge, une cliquette annonce son passage. Les lépreux ne sont pas les bienvenus dans les bastides où parfois des léproseries les y accueillent. Pire, la législation de la Gascogne entre 1290 et 1326 dira même : « Dans les bastides ou nouveaux villages où ne se trouve pas une léproserie, les lépreux ne pourront recevoir l’aumône ».


Son absence est souvent regrettée par les seigneurs qui apprécient la présence de charpentiers, et c’est d’ailleurs en se rendant indispensables que les cagots vont progressivement s’extraire de leur condition pour intégrer les communautés villageoises. Les cagots disparaissent ainsi vers la fin du 18e siècle.


À Valence, les cagots réparent le clocher et à Flaran, en raison des dégâts causés par les troupes huguenotes de Montgomery en novembre 1569, deux amis cagots Jean et Menjolet Manciet doivent « batir et édifier ung clochier de boys sur l’esglize de l’abbaye de Flaran et icelluy rendre parfaict et couvert de tible (tuile) à quatre eaux ». Pour leur peine, ils reçoivent 14 livres tournois, 3 cartals de froment, deux pipots de vin.

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