LE BAYLE
À l'origine, le bayle, baylie, bailli, était l'agent de l'autorité seigneuriale chargé des affaires administratives et judiciaires. C'était un officier d'épée ou de robe qui rendait la justice au nom du roi ou d'un seigneur. Il pouvait provenir de n'importe quel rang social et exerçait des fonctions judiciaires ou financières ainsi que de contrôle dans le territoire de son bailliage.
Le bayle, représentant de l'autorité seigneuriale, ecclésiale ou royale selon l'origine de la bastide, est chargé de faire respecter les décisions prises au nom de l'autorité dont il dépend. Il accueille les nouveaux arrivants et veille à leur installation. Il est responsable de la construction de certains bâtiments publics ou privés. Il est chargé de collecter les différents droits revenant aux fondateurs (paréage) et de l’application de la justice.
Le bayle travaille en collaboration avec les consuls. Initialement issues du peuple, les personnes ayant cette charge étaient mal vues de la population locale car elles percevaient l'impôt et distribuaient les corvées.
Les bailliages ont été établis au XIIe siècle sur le domaine royal, notamment par Philippe Auguste. Ils étaient à l'origine portés par des commissaires royaux qui rendaient la justice, percevaient les impôts et recevaient, au nom de la couronne, les plaintes du peuple contre les seigneurs.
Leur juridiction, régularisée avec les Capétiens fut d'abord très étendue; mais l'abus qu'ils firent de leur puissance obligea les rois à la réduire. Vers le XVIe siècle, le rôle du « bailli » était devenu simplement honorifique, le lieutenant général du bailliage et d'autres officiers se répartissant son pouvoir. Néanmoins, leur office était noble et d'épée, Charles IX en 1560, les déclara officiers de robe courte
La nomination des consuls et du bayle s'accompagne d'une cérémonie officielle, au cours de laquelle les nouveaux représentants de la population prêtent serment devant elle, s'engageant à servir la communauté et ne recevoir aucun avantage de leur fonction.
Les chartes de franchises qui furent délivrées aux Valenciens en 1276 fixent bien le cas des prérogatives du bayle, auxquelles furent associés des consuls issus de la bourgeoisie de la ville renouvelés chaque année.