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LE COLON

Le colon risque tout pour une vie nouvelle dans cette bastide dont la fondation a été annoncée par des hérauts. On lui promet qu’on y paie moins d’impôts, qu’on y devient propriétaire de terres suffisantes à nourrir sa famille et que les consuls garantissent la sécurité, selon une organisation juste et égalitaire. Bref, c’est l’espoir de la liberté !


Arrivé sur les lieux, le colon rencontre le bayle, qui lui attribue un lot pour bâtir sa maison, un lot de jardin et de la terre labourable. S’il doit payer le cens, redevance annuelle fixe déterminée sur les terres, et la dîme, le dixième du produit agricole à la paroisse, c'en est fini de la taille, queste, albergue, champart… Il ne doit pas être violenté, ni soumis à une justice arbitraire, il peut quitter son habitation, marier son fils comme bon lui semble ; ses enfants peuvent avoir accès à la cléricature et transmettre ses biens.


Tout est fait dans une bastide pour attirer les nouveaux habitants, ou poblants en gascon. Le colon reçoit en général une parcelle rectangulaire dans le village (ayral), d’une largeur de 6 à 8 mètres (longueur moyenne d'une grume de bois), et long d’environ 20-25 mètres, ainsi qu'un terrain à l'extérieur (casal), voire une vigne. Ils assurent eux-mêmes la construction de leur demeure, mais les matériaux sont le plus souvent fournis aux habitants : les forêts leur offrent le bois pour les colombages, de même que l'argile pour les tuiles et le torchis. Lorsque c'est possible, une carrière permet l’usage de la pierre qui servira aux fondations. Le colon dispose d’un an, voire deux, pour construire sa demeure, sous peine d’amende. En raison de ces délais imposés, les premières constructions sont sommaires, principalement en bois et torchis, et peuvent être améliorées par la suite.


Outre les axes de communication, les seigneurs fondateurs érigent des bâtiments communautaires : l’église, la place centrale avec des galeries couvertes et la halle, la maison consulaire, de nombreux puits, et par la suite les fortifications percées de portes. Puis les consuls s'assurent qu'un marché hebdomadaire (produits courants) et qu'une foire annuelle (produits rares) y tiennent place, permettant aux colons de vivre de leur commerce, bien à l'abri derrière de hauts murs d'enceinte.

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