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Naissance du vitrail médiéval, "mur de verre" des cathédrales


Vitrail chapelle Jacques Coeur Cathédrale de Bourges


Le vitrail ne naît pas avec le Moyen-Age mais l’époque gothique, héritière de l’art du verre des Romains, favorise sa floraison. L’heure est à la transparence, à la couleur, à la lumière. Les vitraux vont remplacer progressivement les fresques ou les peintures des églises romanes, ainsi que leurs petites ouvertures.


Au XII et XIIIème siècles, il utilise les techniques de la métallurgie, proche de la céramique mais surtout de la peinture. Son développement comme art monumental accompagne, dans un dialogue constant, celui de l'architecture dont les avancées techniques permettent d'ajourer toujours plus les murs des édifices. Il possède par conséquent une fonction architecturale, mais également didactique, esthétique. Le vitrail, par son rayonnement au sein des édifices religieux, manifeste dans la symbolique médiévale la transcendance et la lumière divine.


En 1144, SURGER, Abbé de Saint Denis, souhaite que le vitrail permette de « diriger la pensée des fidèles par des moyens matériels vers l'immatériel ». Ils forment un livre d’images colorées qui raconte l'histoire biblique dans une série de liens entre Ancien Testament et Nouveau Testament, la vie des pères de l’église, des saints, des apôtres, des martyrs, des miracles, mais également l'histoire ou les portraits des rois, des donateurs, des artistes.


Le vitrail connaîtra des variantes géographiques et des évolutions de forme, de couleur, de sujets représentés ; simples lancettes, médaillons aux formes complexes (armatures curvilinéaires), puis panneaux rectangulaires, adaptés aux fenêtres étroites. La coloration claire et vive s'accentuera, magnifiques exemples du bleu foncé et du rouge vif de la cathédrale de Chartres et de la Sainte Chapelle.


Rosace de la Basilique Saint-Denis


Les maîtres-verriers occupaient le sommet de la hiérarchie des corps de métiers, au-dessus des charpentiers, des forgerons et des sculpteurs. Ils étaient à la fois artisans, artistes, et des maîtres en théologie. Ils devaient connaître les Testaments et savoir interpréter les mystères de la foi. Les programmes iconographiques et typologiques ont été très élaborés. Un immense savoir faire a ainsi été développé; verre soufflé, verre coulé à plat, dalle de verre, coloration dans la masse, en surface lors de la fusion ou par ajouts d'émaux, de jaune d'argent, techniques de peinture, de gravure, de découpe et d'assemblage.


Les secrets ont été si bien gardés qu’on ne sait toujours pas comment les reproduire.


Vitrail rondelle en grisaille et jaune d'argent


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