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Qui sont les maîtres d’œuvre, les maîtres d'ouvrage, les Architectes ?


Pendant la période romane (Xème siècle du XIIème siècle), nous ne savons rien ou peu de choses sur ces artistes-bâtisseurs et il demeure difficile, sinon impossible, de déterminer leur action. Quelles traces ont laissé les maîtres d’œuvres de l'Abbé Suger, moine bénédictin décédé en 1151 ?

Maître d'oeuvre et commanditaires, Viollet le duc

Les architectes de la période du gothique primitif, malgré leur talent reconnu, ne sont pas passés à la postérité… En décidant de percer sa basilique de larges verrières, dans les années 1135-1140, Suger, abbé de Saint-Denis, a été l'un des précurseurs de l'art gothique; la croisée d'ogives soutenant la voûte, les arcs-boutants épaulant des murs moins épais, et aussi, c'est moins connu, l'utilisation plus grande du métal.


L'art gothique s'est substitué peu à peu à l'art roman au cours de la seconde moitié du XIIème siècle. Art français, art ogival, art de lumière, art nouveau né en Île-de-France, cette période artistique s'étendra sur environ quatre cents ans. Il se développera progressivement en France puis rayonnera en Europe occidentale. Ce sont les Italiens au XVIIème siècle qui baptisent l'art français « art gothique » (signifiant barbare). Au XIXème siècle, les termes ogival et gothique sont devenus synonymes.


Que ce soit sur les monuments, dans les documents d'archives peu nombreux, le nom des maitres-œuvres, chargés de la direction des travaux des grandes églises romanes puis gothiques, portera des dénominations variés. Selon la latinité en vogue au moyen-âge, le titre accolé au nom d'un religieux (comme magister operis, operum, operarius, operarius fabricoe) ne fait pourtant pas de lui un constructeur ou un directeur de travaux.. cette confusion persistera longtemps.


A cette époque il y a peu de relations directes avec l'art et l'architecture de la part de certains évêques, chanoines et Abbés, Ils ont avant tout, un rôle de commanditaire, de trésorerie, de surveillance et de police. Ceci ne veut pas dire pour autant que certains ne fussent pas capables, sans être des architectes, d'être professionnellement des directeurs de travaux ; le frère Adam, bénédictin, maître de l’œuvre de Saint Benoît-sur-Loire vers 1150, le frère Robert, cistercien, maître des œuvres à la Ferté-sur-Grosne vers 1202, Guillaume de Riom, maître de l’œuvre à Déols en 1318.


Au cours du Moyen-Age l'Architecte d'un édifice fut souvent un Tailleur de Pierre qui, à force d'expérience et de curiosité intellectuelle devenait Maître de l'Œuvre. En progressant dans cette évolution du gothique, certains qualificatifs latins désignant le

maître-maçon, l'appareilleur, le mestre-peyrier (dans le Midi) serviront le plus souvent à

distinguer les architectes les plus célèbres, ou occupant les situations les plus élevées

(Lathomus, lapicida, cementarius, apparatoris, magister oedificiorum)*. Dans le registre

capitulaire de la cathédrale de Rouen en 1362, l'architecte Johannes de Piris apparaît sous le titre de lathomus, juravit se fideliter exercere officium apparatoris secundum … pour distinguer sa fonction de celle des deux chanoines dénommés maîtres de l’œuvre (toujours cette confusion). La signification deviendra presque incontestable quand le qualificatif de magister operis (maître de l’œuvre) sera accompagné de l'un de ces termes techniques. Le lien professionnel entre le maître d'ouvrage (décideur et financeur) et le maître d’œuvre (conception, réalisation) est à l'origine basé sur la confiance. Au cours du XIIIème siècle les contrats font leur apparition et se répandent.


Les édifices religieux devenant de plus en plus importants, de grandes compétences selon les différents métiers seront nécessaires. Des hommes expérimentés, sortis du rang, laïcs pour la plupart, et/ou remarqués pour leur culture, leur connaissances, leur capacités conceptuelles sont chargés de créer ces édifices et d'en diriger la construction.

Dans cette époque « foisonnante » en plein essor, les Corps d'Etat étant peu nombreux et moins spécialisés, il était plus facile à un homme audacieux et disposant de ces qualités, de concevoir un édifice complexe et d'en coordonner le chantier.


Villard de Honnecourt est peut-être l'un de ses illustres bâtisseurs. Les prouesses des maîtres d’œuvre et leur renommée soudaine vont attiser les jalousies notamment celle du maître d'ouvrage. Celui-ci devient de plus en plus suspicieux et les désaccords sur les questions de paternité artistique commencent à se poser.


A l'apogée du gothique les maître d’œuvre accèdent à un statut social conséquent; enrichissement personnel, prestige, titres universitaires ….le maître d’œuvre s'éloigne de toute activité manuelle. Ce sont des savants, des artistes, des spécialistes des questions techniques. Ils conçoivent les plans et fixent les devis.

Ils offrent le spectacle de constructions extraordinaires et éblouissent leur contemporains ;

Jehan de Chelles, Pierre de Montreuil, Robert de Courcy, Alexandre et Colin de Berneval,

Hugues Libergié, Peter Palet font partie de ces célébrités… Dans certaines cathédrales le Labyrinthe est parfois un des moyens de connaître le nom des maîtres d’œuvre …. ou de l'Architectus ou architector, concepteur du projet. Un terme qui ne désigne plus véritablement un métier mais une compétence particulière : création réfléchie, mise en ordre, responsabilité directrice. Très souvent, ce fût un initié…


Selon Jung ; «.C’est un homme collectif qui porte en lui et exprime l’âme inconsciente et

active de l’humanité.».


Cet inconscient collectif n’est autre que le dépôt de toute l’expérience ancestrale constituée depuis des millions d’années.; il est l’écho de la préhistoire avec les infimes variations des époques traversées et des peuples constructeurs.

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